« Quelles dimensions de cage il faut pour un perroquet ? »
Ben je vais vous le dire, et la réponse est on ne peut plus simple :
Il n’existe aucune cage aux dimensions qui soient acceptables.
Voilà, la réponse est claire non ?
Peut-être que certaines espèces, et certains profils d’oiseaux, parmi ces quelques espèces, exceptionnellement adaptables, peuvent éventuellement, potentiellement et sans garantie aucune, s’accommoder d’une cage à un rythme d’enfermement qui soit tout de même « convenable ».
Si tant est que l’enfermement d’un individu pour notre bon plaisir d’humains meurtris par nos cœurs en mal d’amour soit quelque chose d’acceptable…
Et puis, il ne s’agit pas d’une règle applicable à tous, loin de là.
Bien au contraire, quand on est un animal voilier capable et conçu pour voler plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres par jour, quel dispositif de détention pourrait bien être convenable ?
Ce programme d’activité physique n’est pas une question d’apprentissage (d’ailleurs le gris du Gabon perdu du week-end dernier a été retrouvé à 15 kilomètres de son point de départ, sans jamais avoir été entraîné à voler au delà des limites des murs d’une maison. Voilà de quoi échauder celles et ceux qui avaient imaginé un seul instant que leur compagnon à plumes n’ayant jamais connu la liberté ne disposerait pas de telles capacités de voyage).
« Oui mais c’est juste pour dormir.»
Quel intérêt d’enfermer un animal strictement diurne durant sa nuit de sommeil, soit le seul moment sur 24h qui garantit l’absence de bêtises et de dégâts sur le mobilier ?
La réponse est encore simple : aucun intérêt !
Allez, admettons que c’est même complètement débile !
« Oui mais quand je pars travailler, on fait comment ? »
Ah, la cage n’est donc pas là uniquement pour caser le perroquet pendant la nuit, mais s’avère bien pratique lors de nos absences. Ce qui suggère une durée d’enfermement journalière plus importante qu’annoncée initialement.
D’ailleurs, le fait d’omettre que la cage serve au delà de la période de sommeil ne serait-il pas un moyen de se déculpabiliser de cet acte inacceptable de l’enfermement, et pour lequel nous avons finalement tous de l’amertume au fond de nos âmes ?
On n’aime pas assumer ce qui nous dérange inconsciemment… alors, si cela vous dérange vous aussi, pourquoi ne pas opter pour d’autres moyens de cohabitation plus sympathiques ?
Autant leur installer une zone plus volumineuse, ouverte et qui permette à l’oiseau de pouvoir se défouler, détruire et voler comme bon lui semble. Notre indisponibilité ne devrait pas être un prétexte pour mettre l’oiseau en stand by, comme un jouet sur « off » que nous aurions déposé dans un placard en attendant d’avoir de nouveau l’envie de l’utiliser.
La comparaison est dérangeante, mais elle m’y fait penser… d’ailleurs j’entends ou je lis très souvent des propriétaires d’oiseaux dire « ranger » au lieu de « rentrer dans sa cage »… révélateur non ?
Le perroquet devrait pouvoir continuer à vivre sa vie et ses envies, que vous soyez présents ou non, après tout.
« Oui mais on n’a pas tous les moyens de s’acheter une volière ! »
Non, en effet, mais avec des branches gratuites trouvées dans la forêt (inutile de les désinfecter dans un four hein) et un peu d’huile de coude on peut réussir à leurs construire des endroits autant adaptés qu’attractifs.
Mes perroquets ne détruisent pas mon mobilier, alors qu’ils ne sont absolument pas « éduqués » en ce sens.
D‘ailleurs, vous pouvez toujours essayer de leur apprendre que la commode de mamie doit rester en dehors de toute histoire de bec et de fientes… je vous souhaite bon courage !
La destruction et l’exploration de leur environnement FONT partie intégrante de leurs besoins qui se doivent d’être comblés quotidiennement afin de permettre leur plein épanouissement.
Vous envisagez de les empêcher de détruire ? Alors essayez seulement de vivre sans respirer, sans manger ou sans boire… et on en reparle !
L’animal qui arrive chez nous n’est ni un jouet, ni une peluche vivante prête à vous servir quand vous le souhaitez. Cet animal, c’est votre futur ami, alors traitez-le comme tel, pour qu’il ne vous perçoive pas autrement. À moins que vous ne comptiez justement l’apprivoiser en générant chez lui un syndrome de Stockholm.
Oh et puis, dernière chose… si tout cela vous semble inenvisageable alors juste un dernier conseil :
N’adoptez pas de perroquet, jamais.